Dépigmentation : la police a eu la peau du réseau
Pratique à la fois courante et taboue dans la population noire, la dépigmentation volontaire de la peau s'effectue à l'aide de crèmes ou lotions contenant de l'hydroquinone, des dermocorticoïdes et des sels mercuriels mélangés à des crèmes hydratantes pour en faciliter l'application. Des actifs fortement nocifs, interdits sous leur forme cosmétique, largement distribués sous le manteau.
Du quartier parisien de Château-Rouge (XVIIIe), haut lieu de revente de ces crèmes, jusqu'au Val-de-Marne, ce sont des dizaines de milliers de produits qui ont été saisis, et cinq personnes interpellées. L'information judiciaire, toujours en cours, n'a pas encore permis de remonter jusqu'aux fabricants. Mais pour une fois, les interpellations ne concernent pas seulement les petits vendeurs, derniers maillons d'un trafic extrêmement opaque.
Import-export. Le 15 avril, les policiers du XVIIIe arrondissement interpellent une Congolaise de 34 ans en flagrant délit de vente de crèmes dépigmentantes sur la voie publique. 725 produits contenant des «substances vénéneuses», selon la préfecture de police de Paris (PP), sont saisis. Le parquet ouvre une information judiciaire, et la jeune femme est placée en détention provisoire. Elle révèle aux enquêteurs l'identité de son fournisseur. Direction une société d'import-export à Ivry-sur-Seine. L'homme, un Congolais d'une quarantaine d'années, est déjà connu des services de police pour des affaires similaires. Il est interpellé le 7 juillet. Lors de la perquisition de la société, les enquêteurs découvrent 7 000 euros et des documents sur un box en location à Choisy-le-Roi. Là-bas, des «centaines de... lire la suite de l'article sur Libération.fr
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