GUYANE: témoignage d'un gendarme en forêt

Publié le par SIPM/FPIP-Eurocop

Ce sont bien deux Militaires qui sont tombés au combat au cours d'une opération, dans le cadre de la lutte contre l'orpaillage illégal.
Paix à leurs Âmes !

Ils sont tombés dans une embuscade et ont été tirés comme des lapins par des garimpeiros, alors qu'ils se rendaient sur le site à Dorlin, où des tireurs embusqués avaient pris pour cible un peu plus tôt, l'hélicoptère EC145 de la Gendarmerie. 

Lors de ces tirs, des impacts ont traversé de part en part la cellule de la machine et touché une des deux turbines. 
Au vu des dégâts sur l'appareil, ils ont utilisé un calibre très puissant. 

Le pilote a fait un repli de l'appareil sur l'aérodrome de Maripasoula, avec une seule turbine en fonctionnement. 
Deux Gendarmes qui intervenaient également dans cette opération, ont été eux gravement blessés. 
Nous souhaitons du courage à ces soldats de la Loi, qu'ils s'en sortent et que leur état ne s'aggrave pas. 

En septembre dernier, toujours dans l'Ouest guyanais, le Gendarme Frank Robin, a été grièvement blessé à la colonne vertébrale par le tir d'un chercheur d'or clandestin et est depuis paralysé des membres inférieurs. 
Courage à toi camarade !

Si les années antérieures, ils utilisaient des fusils Baïkal avec des balles brennekes, ou autre gros plomb, pour tirer soit sur l'hélicoptère Gendarmerie ou prendre pour cible les Gendarmes, on constate maintenant, qu'ils utilisent du calibre plus perforant et deviennent plus combatifs. 
Cette fois, les garimpeiros ont franchi un vrai cap, nous sommes sur des faits de meurtre, ils n’ont plus de limite. 

Cette action appelle une riposte à la hauteur de ce drame. 
Là, en forêt, nous ne sommes plus sur des faits et actes de voyoucratie, ce sont des actes de guerre, même si l'on ne souhaite pas employer ce terme. 

Il n'y a pas de place pour le vouvoiement ou tutoiement en forêt, ni pour remettre des bulletins de contrôle et il faut l'avouer, les Gendarmes, contrôlent en forêt de nombreux immigrants dans les corotels et sur les placers. 
Ils sont au contact de ces chercheurs d'or illégaux et hormis quelques incidents et accrochages verbaux, le clandestin, qu'il soit brésilien ou surinamais, était resté plutôt réservé face à un Gendarme ou Militaire. 

Il y a toujours eu des chefs (surtout chez les brésiliens) de gros villages de clandestins d'Or (base vie), qui ont à leur service une ou plusieurs personnes, que l'on nomme en brésilien 'matadores de aluguel' (tueur à gage / homme des basses œuvres), qui font leur Loi dans ces villages et éliminent ceux qui gênent.
Jusqu’à présent, ces hommes sans Foi ni Loi, étaient payés pour tuer leur compatriote (dette non honorée / vol d'or ou autre...). 
C'est leur mafia entre eux. 

Force est de constater que ces tueurs à gage, visent d'autres cibles en s'en prenant à des membres des forces de l'ordre et des militaires français. 
En visant ces hommes, c'est l'Etat qui est visé. 

A la fin des années 1990, les clandestins brésiliens avaient à faire à un homme sans Foi ni Loi, un barbare Jean Bena, dont les conditions de travail qu'il imposait aux garimpeiros de Maripasoula étaient comparables à la pratique de l'esclavage.
Il avait constitué une 'milice' avec ses agents de sécurité armés de kalachnikov (jungle commandos), qui n'hésitaient pas à agresser, torturer, ou assassiner en toute impunité, des chercheurs d'or brésiliens et surinamais, que l'orpailleur utilisait. 

Jean Bena, ne fait plus parler de lui avec ses milices, mais le relais est repris par les tueurs sans Foi ni Loi, qui n'hésitent pas à tirer sur des forces de l'ordre et des militaires !

Courage à tous ceux qui sont sur le terrain !!!

Publié dans police rurale

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